Gichin Funakoshi Sensei est né en 1868 sur l’île d’Okinawa dans l’archipel des Ryû-Kyû. Il était un homme cultivé et un poète de renom.
Il suivait de très près le code moral de ses ancêtres et observait les interdictions d’autrefois.
Fidèle à ses principes, il considérait que le samouraï devait avoir une apparence impeccable.
Chaque matin, Funakoshi Sensei se tournait vers le Palais Impérial et s’inclinait avec un profond respect, il accomplissait le même cérémonial en se tournant du côté d’Okinawa.
De constitution naturelle fragile voire maladive, c’est dès l’enfance que ses parents lui firent étudier le karaté pour surmonter ses handicaps. A l’école primaire, sa santé s’améliore notablement et il décide de s’investir dans l’art pour atteindre une véritable maîtrise.
La pratique journalière le dispensa toute sa vie d’avoir recours aux médecins.
A propos de médecine, une anecdote raconte que la naissance du Sensei est inscrite en 1870 dans les registres officiels.
Le Sensei avoue dans sa biographie avoir falsifié les registres pour obtenir l’autorisation de se présenter au concours d’entrée de l’école de médecine de Tôkyô. Malheureusement, à cette époque, deux courants s’opposaient à chaque nouvelle réforme, le Ganko-tô et le kaika-tô. La famille du Sensei, attachée depuis plusieurs générations à la petite noblesse sur Okinawa
soutenait le premier, le parti des « obstinés ». Ce parti refusait l’élimination du chignon, coiffure masculine ancienne, symbole de virilité et de maturité.
L’école de médecine refusait d’intégrer les élèves qui continuaient à suivre les mœurs anciennes, le destin du Sensei fut ainsi scellé. Mettant fin à ses ambitions médicales, il décida de passer les examens de maître d’école et devint à l’âge de 21 ans, assistant dans une école primaire.
Il enseignait donc le jour et s’entraînait la nuit chez Yasutsune Asato, un des plus grand expert de karaté d’Okinawa.
A cette époque, le gouvernement avait proscrit la pratique du karaté et les entraînements devaient avoir lieu en secret.
Funakoshi Sensei fit ensuite la connaissance de maître Itosu, un aristocrate d’Okinawa et ami d’Asato.
Gichin Funakoshi apprenait parfois sous la double tutelle les aspects spirituels et techniques du Karaté.
En 1902, il fit une démonstration devant les responsables de la province de Kagoshima. En 1912, le Shobukai d’Okinawa le choisit pour effectuer une démonstration à la marine japonaise.
Il fut remarquer par l’Amiral de la flotte Impériale .
Sensei alla au Japon pour la première fois en 1917 pour faire une démonstration au Butokuden de Kyoto.
Il y retourne 5 ans plus tard pour une deuxième démonstration devant le ministre de l’éducation nationale Japonaise.
Jigoro Kano, le fondateur du Judo, lui demanda de faire une autre démonstration au Kodokan.
Le succès fut immédiat et les demandes de cours affluaient. Sensei ne retournera jamais à Okinawa.
A cette époque, en 1921, le maître Shoku Motobu, également ancien élève de Itosu, enseignait déjà cet art au Japon.
Funakoshi enseigna d’abord au Meisojuku, une pension pour étudiants, dans un dôjô de 40m2 . Plus tard, il partagera le dôjô de Hakudo, un maître de Kendô Naka-Yama. En 1935, Sensei ouvrit son propre dôjô (le shotokan) dans le quartier de Meijiro. En 1936, Sensei avaient ouvert plus de 30 dôjôs dans les universités et dans les entreprises. C’est à cette époque que les Katas furent révisés dans la forme.
Les anciens noms chinois disparurent pour des noms japonais. De même, le nom « Karaté » changea de signification, il passe de « main chinoise » à « main vide ». Gichin Funakoshi a transmis seulement 15 Katas à ses élèves.
Les autres furent enseignés par d’autres maîtres d’Okinawa, amis de Sensei, venus au Japon pour organiser des séminaires.
En 1949, Funakoshi est nommé chef instructeur de la Japon Karaté Association. Sensei s’éteignit à Tokyo le 26 avril 1957, dix ans après sa femme. Quand Sensei atteignit l’âge de 70 ans, le Karaté s’enseignait dans les universités et des dôjôs s’étaient ouverts dans tout le pays.
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